L’impact des méthodes de bien-être sur le corps et la santé

L’impact des méthodes de bien-être sur le corps et la santé

Selon l’institut de veille sanitaire, le stress est la cause de plus de 200 000 maladies par an. En effet, des études montrent que le stress accélère le raccourcissement des télomères (région de l’ADN située à l’extrémité des chromosomes qui contribuent au vieillissement cellulaire), altère la structure et la fonction des neurones et des ostrocytes (qui contrôlent et modulent l’activité neuronale) et diminue les défenses immunitaires. Par ailleurs, un stress post traumatique peut créer une défaillance de l’hippocampe impliquée dans la mémoire. Aussi, une situation de stress engendre la libération d’hormones (adrénaline et cortisol) qui font augmenter la pression artérielle et accélérer le rythme cardiaque.

Par ailleurs, la peur, l’anxiété affecte le système digestif et cela peut être néfaste si cela est répété. Les tensions psychologiques et sociales peuvent déclencher ou accentuer de nombreuses maladies comme le diabète, l’hypertension artérielle, les migraines. Si la situation de stress se prolonge, les symptômes précédents s’installent ou s’aggravent, entraînant des altérations de la santé qui peuvent devenir irréversibles. On note alors des maladies cardiovasculaires, de la dépression, de l’anxiété, ou encore des troubles hormonaux, des troubles de la fertilité et certaines pathologies de la grossesse.

On comprend donc que la prévention et la gestion du stress est un élément important pour une meilleure santé physique et mentale.

Stress et bien-être

Lorsqu’une émotion désagréable surgit, elle peut altérer les fonctions corporelles telles que le rythme cardiaque, la tension artérielle, le sommeil. Au niveau du corps, nous pouvons transpirer, ressentir une boule au ventre, la gorge serrée ou encore  une accélération du rythme cardiaque. Si le stress s’installe, nous pouvons ressentir de la fatigue, un sentiment d’épuisement. Le stress se manifeste également au niveau de l’esprit avec des ruminations, des pensées qui vagabondent, ou un vide total. Nous pouvons alors ressentir de l’anxiété ou encore de la peur. Un cercle vicieux peut alors s’installer augmentant par la suite les ruminations, les émotions désagréables et les tensions physiques.

Nous vivons donc le stress dans notre corps, nos émotions et notre esprit. Nous pouvons alors nous demander : si le stress crée toutes ces sensations désagréables, nous pouvons peut-être inverser la balance afin de ressentir des choses plus agréables (plus de joie, moins de peur, plus de confiance, moins de tensions physiques).

Selon plusieurs recherches, le bien-être reflète le fonctionnement des personnes, les conditions dans lesquelles les choix sont opérés. Il peut être objectif ou subjectif, fonction de ce que nous ressentons. Le bien-être influence également de manière importante l’état de santé futur à travers le système immunitaire ou les réactions au stress. Par ailleurs, la santé importe également pour se sentir bien dans son corps et dans sa tête. L’un influençant l’autre, la relation est dans les deux sens.

Le bien-être peut être également influencé par l’environnement, la qualité de l’air, le travail, les relations, l’alimentation, l’économie, la gouvernance, le lieu de vie, etc. Nous pouvons agir sur certains aspects, comme par exemple l’alimentation mais certains facteurs restent extérieurs : il nous faut donc agir de l’intérieur pour conserver ce bien-être.

Le corps nous parle constamment. Si nous apprenons à décoder son langage nous pourrons alors l’aider à aller mieux et ainsi à améliorer notre santé. C’est ce que vise les méthodes corps-esprit.

La respiration

Face à une situation stressante, la respiration est courte et rapide. Si le stress perdure, le sang perd alors trop de CO2 et cela a des conséquences sur les nerfs et les muscles : palpitations, perte de connaissance, crises de panique, fatigue générale, maux de tête, tensions musculaires. De plus, le stress augmente la pression artérielle, la fréquence cardiaque et modifie la production hormonale.

Les exercices respiratoires sont bénéfiques sur plusieurs niveaux. La respiration régule le système nerveux et diminue le vécu émotionnel (respirer permet de diminuer l’intensité d’une émotion désagréable et de la calmer). Par ailleurs, travailler sur les temps de rétention poumons pleins ou poumons vides ont des effets bénéfiques sur l’organisme. Cela peut aider à prévenir les troubles des poumons, du foie, de la vésicule biliaire, estomac, cœur et développer sa propre force vitale.

Aujourd’hui il est scientifiquement prouvé que la méthode de cohérence cardiaque a un rôle dans la prévention des maladies cardio-vasculaires. Cette technique respiratoire amène un état de fréquence cardiaque qui permet d’équilibrer le système nerveux autonome et la gestion émotionnelle. Les bienfaits sont nombreux : amélioration du sommeil, réduction de l’hypertension, augmentation du système immunitaire, augmentation de l’hormone dhea qui a un rôle primordial dans le ralentissement du vieillissement, augmentation des ondes alpha (capacité d’apprentissage et de mémorisation), diminution du cortisol et donc réduction du stress.

Calmer les battements de son cœur via la respiration permet de faire disparaître les tempêtes dans la tête. Ainsi le cœur influe sur le cerveau, et protège la santé mentale.

La méditation

Tout comme la respiration, la méditation peut aider pour faire diminuer la fréquence cardiaque et la pression artérielle et ainsi agir sur le corps.

Dans le livre « Cerveau et Méditation », Matthieu Ricard, moine bouddhiste, photographe et auteur, indique: « Nous passons beaucoup de temps à améliorer les conditions extérieures de notre vie, mais en fin de compte, c’est toujours l’esprit qui crée notre expérience du monde et la traduit en bien-être ou en souffrance. Si nous transformons notre mode de perception des choses, nous transformons la qualité de notre vie. C’est ce type de transformation qu’apporte l’entraînement de l’esprit, que l’on appelle « méditation » ».

La méditation dite de « pleine conscience » (méthode MBSR, Meditation Based Stress Reduction de Jon Kabat-Zinn) permet de développer la présence attentive au moment présent (au corps, au souffle, aux pensées, aux bruits), avec bienveillance dans l’accueil de tout ce qui se présente.

Sara W. Lazar, neuroscientifique au Massachusetts General Hospital et à la faculté de médecine d’Harvard, a été l’une des premières scientifiques à prendre au sérieux les allégations anecdotiques sur les avantages de la méditation dite « de pleine conscience » jusqu’à mener des études, IRM du cerveau à l’appui pour démêler le vrai du faux. Elle a ainsi prouvé que la méditation modifie littéralement votre cerveau. Elle a montré que la méditation permettrait d’augmenter la matière grise (substance assurant la fonction des centres nerveux comme l’analyse complexe des informations) dans les zones de l’apprentissage, de la mémoire et du contrôle des émotions.

De plus, elle a pu montrer que la partie du cerveau qui permet la prise de recul, l’empathie et la compassion change également après avoir pratiqué la méditation et le yoga. Dans cette étude, les éléments extérieurs tels que l’environnement et travail sont restés les mêmes. La seule chose qui a changé dans la vie des sujets, c’est qu’ils se sont mis à méditer. Cela montre que même dans un environnement stressant, la méditation permet de changer la façon de percevoir et de gérer les situations stressantes, ce qui favorise la réduction du stress.

Par ailleurs, selon Richard Davidson, les recherches montrent que la méditation change le cerveau et que le type de méditation est aussi important.
La méthode MBSR a un impact sur les réseaux du cerveau qui jouent un rôle dans la régulation de l’attention ; pratiquer la méditation de compassion joue elle un rôle sur l’émotion et l’empathie. Une autre étude montre qu’au bout de 6 mois de méditation de 30min par jour, 6 fois par semaine, le taux de cortisol baisse de 25%. La méditation permettrait donc de baisser le niveau de stress tout en développant une meilleure connaissance de soi.

La pratique corporelle et sensorielle

Une autre méthode de meilleure connaissance de soi est la pratique corporelle. Le yoga par exemple, aide à se recentrer en se concentrant sur le corps et la respiration. Les exercices corporels diminuent les tensions dans le corps, permettent une meilleure gestion du stress et de l’anxiété, diminuent la fatigue et favorisent un meilleur sommeil.

Le Qi Gong améliore l’harmonie physique et mentale, amène sérénité, confiance, aide à développer ses capacités personnelles et à utiliser au mieux ses ressources.

De plus, les méthodes sensorielles, comme la méthode du Dr Vittoz, sont utiles pour s’ancrer dans l’instant présent et ainsi diminuer le stress. Elles aident à mieux se connaître, à se reconnecter à soi, à prendre du recul par rapport à une situation, un conflit, ou encore apprendre à se ressourcer ou à mettre le mental au repos en diminuant ou arrêtant les ruminations mentales. Ces exercices sensoriels s’appuient entre autres sur des exercices de retour aux sensations par l’écriture et par l’accent sur un ou plusieurs des cinq sens.

Toutes ces techniques, que l’on en pratique une ou plusieurs, aident ainsi à mieux se connaître, à être plus présent à son corps, sa respiration, ses sensations et ses émotions. Elles aident aussi à être bienveillant envers soi, favorisent le lâcher prise et la prise de recul afin de mieux appréhender les difficultés. Cela favorise ainsi la guérison et une meilleure immunité.

De plus, le stress peut être à l’origine de comportements individuels (alimentation défavorable, consommation de tabac, d’alcool) qui contribuent à l’augmentation du risque de maladies. Lorsqu’une maladie est installée, ces techniques peuvent apporter un mieux-être, une acceptation de la douleur, un lâcher-prise, un retour à soi, apprendre à se focaliser sur le positif, sur l’instant présent pour avoir moins peur du lendemain et donc améliorer le quotidien.


La prévention du stress

On peut facilement imaginer que ces pratiques permettraient une meilleure connaissance de soi et des symptômes du stress. Pratiquer ces techniques avant même de faire face à des situations stressantes, permettrait d’agir plus rapidement sans attendre que les choses empirent. Ainsi, elles peuvent être bénéfiques pour prévenir le stress avant qu’il ne s’installe.

En prévention primaire, cela permettrait de créer un environnement favorable et de réduire ou éliminer les causes, facteurs ou sources de stress. En prévention secondaire, cela permettrait une prévention de la santé par un repérage précoce des signes du stress et des situations stressantes, et ainsi une prise en charge précoce.

Les maladies, les douleurs, les blessures sont le signe que quelque chose de désagréable est en train de se passer. La fatigue également nous alerte de notre état et nous invite à nous reposer, à reposer notre corps.

Comme nous l’avons vu, le stress agit sur le système nerveux, sur le cerveau et sur le cœur. Si nous apprenons à reconnaître les signes du stress, nous pouvons mieux le prévenir. Les techniques de mieux-être telles que le yoga, la respiration, les exercices sensoriels, la méditation en agissant sur le cerveau et le système nerveux, permettent de diminuer le stress et les symptômes corporels et émotionnels. Cela peut être une grande aide en complément de la médecine traditionnelle.

Entreprendre une cure de relaxologie (cure qui reprend ces techniques) ou tout autre méthode de bien-être (cycle MBSR, yogathérapie…), c’est s’offrir une porte vers le mieux-être. C’est également une voie pour mieux connaître son propre corps, ses propres fonctionnements, et donc mieux se connaître et mieux s’écouter. Cela aide aussi à calmer les ruminations, pour changer de vision sur les choses, la vie…c’est une opportunité au lâcher prise, à la prise de conscience de son corps, de ses pensées. Vivre de plus en plus consciemment l’instant présent.

Aurélie Ricard
Septembre 2023

Sources

GUASCH Gérard, FILLIOZAT Anne-Marie, Aide-toi, ton corps t’aidera, Editions Albin Michel, 2006
RICARD Matthieu, SINGER Wolf, Cerveau & Méditation, Edition Allary, 2017
VITTOZ Roger, Traitement des psychonévroses par la rééducation du contrôle cérébral, Edition Desclée de Brouwer, 2008

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